Doll # 44

50,00

Tirage A4 papier glacé contrecollé sur dibond, numéroté, signé

La série des Dolls 2009-2011 (english in “Description” below)
“Je marchais dans la rue. Devant moi un couple de gothiques, lui avec le long manteau de cuir noir, les grosses chaussures sur plateformes, le cheveu de jais sculpté, elle, en petite robe à froufrous, cheveux disciplinés par des rubans soyeux. Je souriais à leur allure à la fois conforme à des codes stricts et pourtant “excentrique” pour la plupart des passants. Quand j’ai eu une vision. Sans rire. Je me suis vue, assise, pattes écartées comme un bébé, avec des cubes sur le sol devant moi, encadrés par des collants rayés, le visage passé au blanc comme un mime, masque de poupée et couettes pendantes. j’ai tout de suite pensé à toutes les retouches nécessaires. Agrandissement de la tête, des yeux, pour retrouver les proportions d’un enfant.
Je voulais jouer à la poupée, mieux que ça, un entre-deux, enfant-poupée, femme-enfant, baby-doll. Tout cela était à la fois présent dès les premières minutes et pas encore pensé. Toutes les photos partent d’un vêtement, d’un accessoire, le décor, la pose, se construisent autour de cet élément de départ. Plus rarement une idée se glisse dans la préparation, mais la plupart du temps la recherche est purement formelle. Le monde de l’enfance, le jeu, le déguisement, oui, tout cela est présent. Mais c’est surtout une certaine conception esthétique qui m’intéresse. La capacité à se transformer en objet. À passer le maquillage, outrancier, à mi -chemin entre le mime Marceau et Ulrika la cantatrice folle; à ajuster les vêtements; à se figer, demeurer immobile. Certains rêvent d’hybrider leur corps avec la machine, d’un corps parfait et qui se régénère pour l’éternité, refusant encore et toujours notre condition de fétu de paille prêt à se volatiliser.
Ré-inventer son corps, se construire une identité, ou refuser les cartes qui nous sont données, fausser la partie… La peau retendue, colmatée d’injections, loin de retrouver la jeunesse, dépossède le visage des ses expressions, de son identité. faces lisses, identiques, de poupées en plastique surchauffé qui peu à peu s’éloignent de l’humain, objets de désir repoussants qui ne trouvent satisfaction que dans le miroir qui scrute et envisage les prochaines et nécessaires interventions.
Les Dolls clignent de l’oeil à ces pratiques, elles les dérisoires créatures photoshopées, floues, reprisées, au corps avachi ou raidi et ridicule. Vintage, pop, nostalgiques, les Dolls recréent pour de faux, pour de vrai ce monde furtif où “assied-toi, reste sage” n’allait pas durer. Viendrait le moment où nous serions contents de notre sort, le temps où vivre serait plus intéressant que jouer.”

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Description

A4 print on glossy paper laminated on dibond, numbered and signed

“I was walking down the street. In front of me was a couple of Goths, he in the long black leather coat, big shoes on platforms, jet hair sculpted, she in a little frilly dress, hair disciplined by silky ribbons. I smiled at the way they looked, both conforming to strict codes and yet ‘eccentric’ to most people. When I had a vision. No kidding. I saw myself, sitting, legs spread like a baby, with cubes on the floor in front of me, framed by striped tights, face turned white like a mime, doll mask and pigtails hanging down. I immediately thought of all the necessary alterations: enlargement of the head, of the eyes, to find the proportions of a child.
I wanted to play doll, better than that, an in-between, child-doll, woman-child, baby-doll. All this was present from the very first minutes and yet not yet thought of. All the photos start with a piece of clothing, an accessory, the setting, the pose, are built around this starting element. More rarely an idea slips into the preparation, but most of the time the research is purely formal. The world of childhood, games, disguises, yes, all this is present. But it is above all a certain aesthetic conception that interests me. The ability to transform oneself into an object. To pass the make-up, outrageous, halfway between the mime Marceau and Ulrika the mad singer; to adjust the clothes; to freeze, to remain immobile. Some dream of hybridizing their body with the machine, of a perfect body that regenerates itself for eternity, refusing again and again our condition of straw ready to vanish.
Re-inventing one’s body, building an identity, or refusing the cards we are dealt, distorting the game… The skin is tightened, filled with injections, far from regaining youth, and deprives the face of its expressions, of its identity. Smooth, identical faces, overheated plastic dolls that gradually distance themselves from the human, repulsive objects of desire that only find satisfaction in the mirror that scans and envisages the next and necessary interventions.
The Dolls wink at these practices, the derisory photoshopped creatures, blurred, mended, with slouching or stiffened and ridiculous bodies. Vintage, pop, nostalgic, the Dolls recreate, for real, that furtive world where “sit down, behave” would not last. There would come a time when we would be happy with our lot, a time when living would be more interesting than playing.”

 

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Poids 300 g

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